PIRATAGE ET SPÉCULATION : LE BITCOIN ET LES AUTRES CRYPTOMONNAIES BIENTÔT À L’ORIGINE D’UNE CRISE FINANCIÈRE
Et si les cryptomonnaies pouvaient « créer des crises financières et déréguler des systèmes », comme le craint Emmanuel Macron. Face à la multiplication des piratages et à la forte spéculation sur les monnaies virtuelles, plusieurs chefs d’États jugent nécessaire leur régulation par le Fonds Monétaire International (FMI). Même Facebook et Google ont décidé de limiter les publicités pour ces cryptomonnaies.
430 millions d’euros. C’est la somme, en monnaie virtuelle NEM, qui vient d’être dérobée à la plateforme d’échanges électroniques japonaise Coincheck. La somme a été volée dans la nuit du 25 au 26 janvier et touche plus de 260 000 clients. La société s’est engagée à rembourser chaque victime de ce piratage. Mais le gouvernement japonais a dénoncé la responsabilité de la plateforme.
Une faillite après un piratage
« Nous prendrons les mesures administratives nécessaires, y compris en procédant à des inspections sur place », a déclaré le ministre japonais des Finances Taro Aso. « La plateforme n’a pas stocké les actifs importants séparément », a-t-il ajouté, déplorant son « manque de connaissances de base ou de sens commun ».
Coincheck n’est pas la seule plateforme de cybermonnaie à avoir été victime d’un piratage ces dernières années. Le 8 décembre, la plateforme NiceHask, spécialisée dans le minage de bitcoins – c’est-à-dire le bon fonctionnement des transactions – a été victime d’un piratage informatique. 79 millions de dollars lui ont été volés. En 2014, la société japonaise Mt Gox a même dû mettre la clé sous la porte après avoir subi un vol de 850 000 bitcoins, soit un demi-milliard de dollars selon les cours de l’époque.
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Déréguler par des systèmes
À la suite de ces piratages mais aussi de la spéculation sur ces monnaies apatrides, plusieurs chefs d’État sont montés au créneau pour dénoncer ces cryptomonnaies, à l’instar de Theresa May et Emmanuel Macron. Lors de son discours au Forum économique mondial de Davos le Président français a ainsi déclaré qu’il était « favorable à ce que le FMI ait le mandat de surveiller la totalité du système financier international dont des pans entiers échappent à la régulation ».
Et de préciser : « Le FMI (…) ne regarde pas les acteurs les plus dérégulés et les plus dérégulateurs de tout le système. Les bitcoins, les monnaies virtuelles, le shadow banking, sont les plus agressifs sur les marchés financiers. Ils peuvent créer des crises financières et déréguler des systèmes ».
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Trop petites pour déclencher des crises
Aujourd’hui, les cryptomonnaies sont trop petites pour déclencher des crises financières, estiment pourtant plusieurs experts. Selon Garrick Hileman, historien en économique à l’université de Cambridge, « il n’y a pas assez de personnes ou d’institutions qui en détiennent, ni assez de crédits (…) », explique-t-il à Business Insider. Mais « je peux imaginer des scénarios – bien que je ne le prédise pas – où elles (NDRL, les cryptomonnaies) deviennent effectivement importantes de manière systémique ».
Interrogé par Novethic, l’analyste financier Stéphane Voisin rappelle que « le bitcoin a été créé en 2009 par Satoshi Nakamoto à la suite de crise financière. Le but était de créer une monnaie alternative non dépendante des institutions actuelles ». Une forte adhésion au bitcoin s’est ainsi déclenchée. Une nouvelle crise pourrait renouveler ce phénomène et faire changer d’échelle les bitcoins et plus généralement les cryptomonnaies, juge-t-il.
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Facebook interdit les publicités de cryptomonnaie
Cependant, si les États régulent ces dernières, elles seront de moins en moins « crypto » et perdront l’avantage que leurs utilisateurs cherchent aujourd’hui, en particulier l’anonymat. Ce serait un coup dur pour elles, d’autant plus que celles-ci viennent de se voir interdire la publicité sur la plateforme Facebook, suite à une décision du 30 janvier dernier.
« Nous avons mis en place une nouvelle politique qui interdit les publicités faisant la promotion de produits et services financiers souvent associés à des pratiques promotionnelles trompeuses ou mensongères comme (…) la cryptomonnaie », a expliqué Facebook. Et de poursuivre : « beaucoup d’entreprises font de la publicité pour des levées de fonds en cryptomonnaies mais n’opèrent pas de bonne foi ».
Facebook a été suivi, quelques jours plus tard, par Google. Le 2 février, le géant a choisi de limiter sur son moteur de recherche les publicités liées aux cryptomonnaies. Depuis ces annonces, la chute est vertigineuse. La plus connue des monnaies virtuelles, le Bitcoin, a perdu 50 % de sa valeur.
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