De l’origine de l’Or…
CONCLUSION SUR L’ORIGINE DE L’OR
Plusieurs processus de mise en mouvement des nanoparticules d’or disséminées dans les silicates de la croûte existent. Ils vont de l’attrait de l’or pour les sulfures et autres ions semblables, en l’absence de cations chalcophiles, avec un enrichissement dans les galènes, arsénopyrites ou autres sulfosels. La mise en mouvement des sulfures a ainsi la possibilité de créer des gîtes aurifères. L’altération réductrice subséquente redonne le métal.
Un autre transport mécanique par l’eau peut être effectué grâce aux caractéristiques physico-chimiques (tension superficielle) des microparticules d’or. Tout orpailleur sait que les paillettes finement divisées flottent facilement.
A ce stade, si l’on comprend la formation des paillettes véhiculées par les rus et rivières, l’origine des pépites reste encore mythique. Il faut ici faire intervenir un processus naturel spontané dans certaines conditions, d’accrétion de l’or sur lui-même. Vu les propriétés sidérophiles accusées, démontrées par les alliages qu’il forme quasi instantanément avec un métal comme le mercure, et les particularités de surface étranges qu’il présente et sa grande malléabilité, on peut concevoir qu’il se soude facilement à lui-même dans les conditions géologiques. L’existence d’or cristallisé suppose qu’il soit passé par l’état fondu.
L’intervention de bactéries sidérophiles constituent en toute vraisemblance une autre voie efficace de concentration de l’or colloïdal persillé dans les roches grâce aux flux hydrothermaux ascendants, au point d’en faire des pépites.
Le lecteur peut ainsi percevoir l’unicité de la science. La physique, la chimie, la biochimie ne sont que des aspects d’une même chose, l’observation de notre magnifique Nature. Ce qui nous intéresse en ce moment, c’est de comprendre qu’en-dehors des enrichissements chimiques primaires, dont cet aspect a été court-circuité par le transfert de la plus grande masse d’or vers le noyau de ferronickel central, d’autres réactions chimiques (liquides hydrothermaux ascendants) ou biochimiques (bactéries) suppléent à cette disette en nous donnant tout de même des processus d’enrichissement locaux, permettant la collecte du peu d’or que le fer nous a laissé.
Roger Warin
BIBLIOGRAPHIE
Gabriel, http://theses.uqac.ca/resume_these.php?idnotice=12048726
Rafal Swiecki, http://www.minelinks.com/alluvial/deposits8_fr.html, Fév. 2008.