LA LITHOSPHERE ET L’OR

La lithosphère, essentiellement constituée de silicates, n’est pas le terrain propice pour héberger et surtout pour concentrer l’or. Comme nous l’avons vu, le refuge de l’or primordial se trouve au cœur de notre planète. En effet, ce dont elle avait hérité lors de la formation des planètes est pratiquement totalement disparu du manteau à cause de l’affinité de l’or pour le fer. Quand le fer s’est retiré au centre de la Terre, l’or a été emporté également, avec une grande partie des autres éléments sidérophiles, et aussi avec du soufre, du sélénium, du tellure (bien que pour ces derniers éléments une autre fuite s’est produite vu que leurs hydrures sont volatils).

En fait, il est vraisemblable que l’or glané par les Celtes dans nos Ardennes ne résulte donc que des miettes qui ont échappé à la grande lessive par le fer. Bien sûr il existe quand même des placers et des mines d’or, on en reparlera. Evidemment on a de bonnes raisons de penser ainsi et tenant compte des quantités incluses dans le noyau de fer, on retrouve l’abondance solaire de cet élément, l’or. Mais ceci ne console pas Bruno… Il faudra donc que certains processus nouveaux interviennent pour tout de même concentrer les particules aurifères et en faire des grosses pépites.

Car chacun sait qu’il existe des mines d’or en Afrique du Sud, au Congo, en Australie, en Russie… Ces mines sont actives et on estime la récolte annuelle à 2500 tonnes depuis 50 ans. Ces mines sont même cotées en bourse, c’est pour dire *. Les quantités d’or extraites peuvent paraître importantes parce que nous sommes conditionnés par sa rareté. Mais si l’or n’avait pas eu ce caractère sidérophile (mais ce n’aurait pas été non plus de l’or), il y en aurait des quantités similaires à celles du plomb ou de l’uranium. Nous allons essayer d’expliquer l’origine de ces mines qui à première vue sont en contraction avec nos propos.

Malgré sa très grande dissémination dans le manteau, des remontées filoniennes suivies de processus d’enrichissement très subtils, auxquels les bactéries peuvent aussi participer, expliqueront (c’est notre espérance) l’origine de l’or.

* S’il se trouve un lecteur investisseur, voici une opinion :

l’or-papier (ETF) se vend et s’achète comme de l’or physique, alors qu’il ne représente que le centième des réserves sonnantes et trébuchantes. Si ceux qui détiennent de l’or-papier décidaient tous ensemble, au même moment, de réclamer leur livraison physique, seul 1 client sur 100 serait livré (C.N.)Ils ne recevraient d’ailleurs que des devises.