Burkina Faso: une nouvelle mine d’or inaugurée à Houndé par le président Kaboré
Une importante mine d’or vient d’être mise en service dans l’ouest du Burkina Faso. Exploitée par la société Endeavour Mining Corporation, elle devrait produire entre 6 et 8 tonnes de métal précieux par an. En l’inaugurant en personne, le président Kaboré a souhaité que le développement de la mine profite aussi aux populations locales.
Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, s’est rendu le 9 décembre 2017 dans la province de Tuy, dans la Région des Hauts-Bassins, pour inaugurer officiellement la nouvelle mine d’or de Houndé.
Un gisement qui s’étend sur quelque 23 km², avec des réserves estimées à plus de 48 tonnes du métal précieux. Il sera exploité par la société Houdé gold Corporation, dite également Endeavour Mining, pendant dix ans.
Le président Kaboré a multiplié les tweets sur l’événement
Les travaux de ce projet minier, appartenant à 90% à Endeavour Mining et à 10% au gouvernement, ont nécessité un investissement de près de 200 milliards de FCFA. Selon les promoteurs, la mine, qui doit produire entre 6 et 8 tonnes d’or par an, a permis également la création de 800 emplois fixes pour le pays.
Lors de la cérémonie de lancement de la production, le président Kaboré, qui a multiplié les tweets sur l’événement, en a profité pour féliciter les dirigeants de la société «pour les engagements tenus, en souhaitant que le développement de la mine profite également aux populations locales».
L’or, une des principales ressources minières du Burkina Faso, a supplanté le coton en devenant en 2009 le premier produit d’exportation. Au total, selon des chiffres officiels cités par la BBC Afrique, 14 mines d’or sont en exploitation dans le pays avec une production moyenne de 40 tonnes par an.
En 2016, les recettes de cette activité s’élevaient à 189,9 milliards de FCFA, soit une hausse de 12,8% par rapport à 2015.
Toutefois, près de 450 sites d’orpaillage clandestin sont également recensés. Une activité qui serait, selon RFI, à l’origine de grosses pertes d’argent pour le pays.
Une fraude favorisée par le bas coût de rachat et une forte fiscalité
Une récente enquête de l’Institut national de la statistique a révélé en effet que plus de la moitié de l’or, produit par ces sites d’exploitation artisanale ou semi-mécanisée, était captée par des réseaux parallèles d’écoulement.
Une fraude favorisée par le coût relativement bas du rachat de l’or produit par les orpailleurs et entretenue par l’existence de taxes que les exploitants traditionnels jugent trop élevées, explique encore RFI.
L’exploitant d’un site d’orpaillage confiait récemment à un journaliste del’Economiste du Faso que le Niger, le Ghana et la Côte d’Ivoire qui appliquent une fiscalité plus faible, seraient des pays d’écoulement de l’or sorti frauduleusement du pays.
Evaluée entre 15 et 30 tonnes d’or par an et chiffrée à plus de 200 milliards de FCFA, cette fraude constitue un important manque à gagner pour l’Etat qui entend le recouvrer.