Qu’est-ce que la prime et la valeur numismatique ?
Vous êtes sans doute tombés sur ces mots dans une description ou une fiche technique de pièce, et les non-initiés se demandent légitiment qu’est-ce que ça signifie. Voici l’explication :
La prime
Les petites primes sont nulles ou à 3-5%, les grosses primes montent jusqu’à 30%, le reste c’est la valeur de l’or
Pour faire simple, la prime c’est que qui fait qu’une pièce a quelque chose de plus qu’un morceau d’or du même poids. Cette valeur ajoutée est à la fois historique, monétaire, esthétique et spéculative. Contrairement à l’or qui a un seul cours, la valeur de la prime est variable pour chaque type de pièce et année individuellement.
Une autre caractéristique qui distingue le coût de la prime par rapport au coût de l’or, c’est que cela peut varier en concordance avec le cours de l’or mais la plupart du temps la prime évolue indépendamment du prix du métal dans lequel est faite la pièce. La raison c’est que la rareté et la valeur sentimentale sont des standards plus sensibles aux variations qu’une matière.
La prime, en gros, ce n’est que la manifestation de la différence entre l’offre et la demande sur un modèle de pièce particulier. L’hôtel des monnaies de Paris, ou n’importe quel fabricant, peut parfaitement décider de son propre gré de vendre une pièce au coût de son or ou au double. Tant qu’il y a des acheteurs pour parier sur le fait qu’un tirage limité, une belle épreuve apporte une plus-value. On vous recommande d’être très prudent quand vous décider de parier sur la prime d’une pièce, car cela peut varier arbitrairement. Et le risque de ne pas retrouver ce supplément au moment de vous en séparer est important.
En un sens, la prime est quelque chose qui existe aussi pour les lingots de métaux précieux mais on préférera les termes « façon » ou « coût de fabrication » plutôt que « prime ». Et c’est un pourcentage du prix bien moindre pour les lingots comparé aux pièces, cela varie respectivement de 0.5 à 2 % et de 3 à 30 %.
La valeur numismatique
La différence entre la valeur du poids en or fin d’une pièce et sa valeur réelle sur les marchés est composée de deux parties : la prime (que nous venons de vous expliquer) et la valeur numismatique.
Voilà deux exemples qui vous aideront mieux à comprendre :
Le cas est mondialement célèbre, la pièce « double eagle » est une pièce les plus emblématique de la numismatique parce que présente en de nombreux exemplaire dans le monde et elle provient de LA superpuissance économique mondiale. Puisqu’elle est commune, la pièce n’a qu’une petite prime pour la plupart des années, mais les pièces de 1933 sont exceptionnellement rares. Non pas parce ce que peu ont été fabriquées, il y en a eu presque un demi-million de frappées, mais parce que le gouvernement ne les a volontairement jamais introduites et a refondu tout l’or.
Seul deux exemplaires furent officiellement gardés, mais une un exemplaire qui avait échappé aux yeux des autorités put être vendu officiellement, en enchère elle a atteint l’impressionnante somme de 7 590 000 $. L’autre enchère connue dans le domaine numismatique est celle des premières pièces de monnaie américaine. Au fur et à mesure au les États Unis sont devenue la puissance qu’elle est aujourd’hui, cette pièce qui ne fut fabriqué que en 1830 a fait l’objet de grosses spéculations, les vrais spécimens (parce que les fausses circulent abondamment) se sont négocier à des prix de plus en plus élevés. Encore aujourd’hui on ignore exactement combien de « silver dollar » ont été frappées, il y a tout juste 15 exemplaires authentiques en circulation. La pièce en meilleur état a été vendue en 1999 à plus de quatre millions de dollars.
Il va de soi que le pari sur la valeur numismatique d’une pièce est quelques chose de compliqué et risqué. C’est assez dangereux de s’y essayer sans avoir les compétences nécessaires en numismatique pour évaluer l’état et l’authenticité des pièces.
À noter qu’on peut aussi parler de valeur numismatique pour de vieux lingots, d’une période historique comme la ruée vers l’or, qui se vendront plus cher que la valeur de leur or fin, ou des pépites exceptionnelles, c’est cependant beaucoup plus rare.