L’Or est-il réellement un marché libre ?
La suppression de l’étalon or a donné à ce métal l’attribut de « marché libre ». Néanmoins si on se réfère à l’histoire et depuis l’arrivée du GATA sur la scène mondiale, tout laisse à penser que les lois fondamentales ne régissent pas tout et que le caractère irrationnel prédomine de plus en plus.
Derrière le comptoir d’achat de la société Orobel pour laquelle je travaille, les questions vont bon train sur le cours du mystérieux métal doré.
« A combien est-il le gramme aujourd’hui »
avant même d’avoir sorti la camelote.
« Et pensez-vous qu’il va monter ou descendre ?«
Si je le savais Madame, je serai sans doute sur mon Yacht au large des Bahamas en train de regarder les cours et de calculer combien je gagnerai par minutes !
Depuis la suppression de l’étalon or, le terme de marché libre de l’or est apparu. Mais l’est-il autant qu’on le pense ?
La réponse est dans la question : Non !
Déjà à l’époque de l’Empire Romain, les empereurs décidaient de dévaluer la monnaie – constituées de pièces d’or essentiellement – en faisant réduire le poids des pièces ou bien leur titrage. L’empereur Caracalla en l’an 215 institua l’antoninien, qui était en réalité un double denier en argent ne pesant le poids que d’un denier et demi. Ceci dans le but de financer ses soldats dont il avait augmenté le solde.
Sous le règne des Valériens, le titre de l’antoninien fut également diminué à environ 20% d’argent, et le gouvernement, afin d’améliorer l’aspect des pièces et les rendre en apparence » plus fines » mis en place un procédé d’enrichissement de l’argent en surface.
Le système mit en place par John Law en au XVIIème siècle a également été une pure manipulation du cours de l’or. En promouvant l’investissement dans la monnaie papier au détriment de l’or monétaire.
Law décide de briser la thésaurisation française de l’or et de l’argent, en limitant la possession de métal à 500 livres par foyer, sous peine de sanctions. L’engrenage continue, et le nouveau contrôleur général des finances publiques fait suspendre la valeur libératoire de l’or. Mais la banqueroute est imminente, la rue Quincampoix à Paris est le siège d’émeutes et l’affolement général amène la population à réclamer son or auprès de la banque générale.
Dans le même esprit, les Américains subirent le même sort. Roosevelt déclara « secourir le système bancaire en situation d’urgence nationale » dans son décret de 1933, obligeant la restitution à la Réserve Fédérale de toute forme d’or en contrepartie d’un paiement, sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 10000$ et 10 ans d’emprisonnement si violation du décret.
La situation n’a guère changé car aucun marché sur lequel des millions de personnes spéculent n’est réellement libre. Tous les marchés boursiers sont régis par des machines robotisés, réalisant des algorithmes continuellement.
Les transaction très importantes quant à elles plus connues sous le terme de « Dark Pools«
Et c’est bien pour cela que le GATA (Gold Anti-Trust Action Committe) a été crée en 1988 ! Afin de dénoncer ces dessous des marchés.
Impitoyable, l’organisme fit face à la Reserve Federal, pour les pousser à admettre que des échanges arrangés s’effectuaient avec des banques étrangère. Autour de ce que l’on appelle communément « table ronde » – mais dont le nom « G-10 » sonne mieux à nos oreilles à la télévision – de puissants trésoriers et représentants de banque centrales discutaient afin d’organiser de manière coordonnées leurs politiques vis à vis du marché de l’or, et ainsi tirer les cours à leurs profits.
J’ai eu beau cherché à comprendre les fondamentaux qui régissent les marchés financiers, en me plongeant dans des analyses graphiques et en tentant de corréler des indices avec ceux des cours de l’or. Il n’en est rien ! L’offre et la demande ne sont pas les seuls facteurs à régir les marchés aujourd’hui.
le spot de l’or est essentiellement constitué d’or papier, un or fictif ne révélant nullement la valeur de l’or réel si l’or papier était inexistant. Nos chères banques centrales profitent donc de la quantité incroyable de fonds dont elle dispose, inondant le marché de positions vendeuses, pour inciter ainsi les petits investisseurs à vendre leurs actifs pour limiter leurs pertes.
Et seule une banque peut se permettre de vendre de telles quantités d’or qu’elles ne possèdent pas et d’encaisser une telle perte. Pourquoi ? Car elle peut créer de l’argent à volonté !
En effet, une banque ne vous dira jamais d’acheter de l’or, et c’est bien pour cela qu’elle agit de la sorte. Afin de protéger la valeur des devises !
Ces manipulations ont donc un seul but : détruire les signes annonciateurs d’effondrements des marchés des devises ou des auprès de l’opinion publique.
J’exposerai dans un prochain article les gros bonnets du marché du métal jaune. Mais sachez simplement que les gros acteurs de la scène mondiale sont les seuls à pouvoir contrebalancer la tendance, et à savoir ce que nous ne saurons hélas jamais.
L’avare ne possède pas son or, c’est son or qui le possède.