L’histoire de l’art brodée au fil d’or

L’or en tant que matériau de mise en valeur d’éléments picturaux joue un rôle important en décoration. Signe de valeur, l’or a toujours été associé à la lumière dans les arts.

Il fut dans la peinture une figuration de la monnaie, mais aussi un objet de richesse, une marque de majesté et de prestige. Si les premiers tableaux remontant à l’antiquité égyptienne, témoignent de la réalisation de peintures sur des panneaux de bois enduits de plâtre ; au Moyen Âge la peinture revêt d’autres caractéristiques et formes montées sur des cadres : on remarque l’usage de l’or qui y joue un rôle décoratif ou iconographique.

L’or en tant qu’élément décoratif

L’or joue un rôle important en architecture, notamment dans le domaine de l’architecture sacrée (églises, monastères).

Les églises baroques au 17ème siècle en sont une belle illustration, caractérisées par un usage opulent et tourmenté des matières, des jeux d’ombre, de lumière et de couleurs. Telle que les abbayes de Saint-Gall et d’Einsiedeln en Suisse. Les peintures sur plafond, les reproductions de scènes de la Bible et les portraits de saints dans les chapelles sont souvent décorés avec de l’or sous des formes très diversifiées. Un ornement d’or ou fond d’or ayant pour but de signaler les personnages importants. On remarque aussi des peintures avec des feuilles d’or appliquées sur les enluminures. Cette intrusion de l’or dans l’art sera plus visible dans les représentations religieuses. Naitront donc des tableaux fait selon une technique à la feuille d’or, telles que l’icône de Christ et l’ange de la Trinité. On observera aussi des imitations de l’or – couleur dorée – dans l’Icône de la Trinité.

L’or en tant que matériau de couleur du cadre

L’utilisation de l’or pour le cadre marque une avancée importante de l’or dans le domaine artistique. Le cadre était autrefois l’élément constitutif d’une œuvre d’art, les décorations étaient directement sculptées dans le bois ou réalisées en plâtre et collées sur le cadre. Ce cadre était ensuite recouvert de feuilles d’or. Ainsi, de nombreux cadres d’anciennes peintures sont composés d’or véritable !

Les couleurs utilisées pour les portraits individuels et les portraits de groupe étaient adaptés au cadre doré avec une déclinaison subtile de nuances jaunes pour la lumière. Certains cadres ne sont cependant pas dorés, mais peints couleur or.

La technique de dorure des statues était globalement similaire à celle utilisée pour les tableaux : l’or était appliqué directement sur la statue en petites feuilles d’or ultrafines avec des outils et des pinceaux spéciaux. Comme l’or est naturellement mou, son application sur un autre matériau permet à l’objet d’être à la fois résistant et beau. On pouvait également moudre l’or en une fine poudre utilisée comme pigment dans la peinture.

Signification de l’or dans l’art contemporain.

Dans l’art moderne, on a observé une rupture avec les canons de la figuration de l’art classique. Les utilisations traditionnelles de l’or étaient plus rares. Dans l’art contemporain, l’or est plus qu’un matériau au service de l’art : métal précieux, il a un caractère attractif. L’or est alors capable de transformer tout objet du quotidien en art. Cet art tend à démystifier le mythe de l’or sous un angle quelque peu paradoxale entre : célébration /vénération de l’or mais aussi sous l’angle de son utilisation excessive par certains artistes. L’or est ainsi représenté comme une matière porteuse d’un message, créant une série d’allusions et d’imaginaires qui se rattachent à son aura.

On pense que l’art contemporain a pour mission et fonction principale d’initialiser un processus de prise de conscience de la valeur de l’or, de son utilisation, de sa stylisation, de son attrait sur notre mode de vie, enfin de sa surévaluation.

Destiné autrefois à la réalisation de bijoux pour marquer une certaine solennité, tels que joyaux de la Couronne britannique considérée comme une des plus grandes et des plus précieuses au monde. Notamment le célèbre diamant Koh-i Nor : 105,602 carats, originaire d’Inde, et le Cullinan I, 3106 carats (621,2 g), dénommée « la grande étoile d’Afrique »,  originaire d’Afrique du Sud et considérée comme le plus gros diamant brut découvert.

On observe de nos jours que l’or est devenu l’expression d’une propagande chez certaines grandes personnalités et jeunes stars du showbiz. La fascination pour l’or a ainsi fait irruption dans toutes les catégories sociales. Plusieurs stars de musique ou du sport portent autour du cou des chaînes lourdes en or ou des amulettes en or, comparables par leur taille et leur poids aux bijoux des maisons royales. C’est le cas des célébrités telles que : Mike Jones et Pharrell Williams, propriétaires chacun de 2 bijoux, pavés de diamants de 100 carats et estimés  à  900.00 euros ou de T-Pain, qui porte à son cou un bijou de  4,5 kilos et 197 carats, d’une valeur de 370.000 euros. Ou encore, Rick Ross et son collier en or, estimé à 1.350.000 euros. Les poignées de portes des voitures ou la robinetterie de salle de bains de ces stars sont d’autres œuvres d’art. Il n’est donc guère étonnant que l’art moderne s’intéresse à ces phénomènes de la culture des jeunes.

L’or a donc une longue tradition dans l’histoire de l’art. A travers les peintures, sculptures ou performances actuelles. Relégué dans l’ombre au XXe siècle, le métal précieux séduit à nouveau les artistes contemporains. On peut penser que les nouvelles créations contemporaines deviennent un témoignage de la beauté, de la splendeur et du mythe sacré de ce métal précieux mais aussi de la fascination de toutes les civilisations pour l’or depuis plus de trois mille ans.